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Abdelaziz Zélif, la voix de la Noé
Président de l’Association des locataires intercommunautaire de Chanteloup (ALIC) depuis près d’un quart de siècle, Abdelaziz Zélif a consacré une bonne partie de sa vie à la défense des habitants du quartier de la Noé. Acteur incontournable des grands projets de renouvellement urbain et de la transformation de Chanteloup-les-Vignes, il a su s’imposer comme un interlocuteur de choix auprès des pouvoirs publics. Interview.
Infoloup & vous : Vous êtes arrivé à Chanteloup en 1989, quel souvenir gardez-vous de cette période ?
Abdelaziz Zélif : À cette époque, Chanteloup-les-Vignes ne faisait pas rêver. La ville souffrait d’une image très négative. Rien que dans le quartier de la Noé, on pouvait dénombrer plus de 500 logements vacants : les habitants désertaient le territoire à cause de l’insécurité, de l’insalubrité et du manque de commerces.
I. & V. : En 2000, vous décidez de prendre la présidence de l’ALIC et de vous battre pour les locataires. Quelles étaient vos motivations ?
A.Z. : À la fin des années 90, j’avais fait l’objet d’une mutation de logement de la part du bailleur Opievoy (Ndlr : aujourd’hui, Les Résidences Yvelines Essonnes). Lorsque j’ai reçu la clé de mon nouvel appartement, j’ai eu la désagréable surprise de découvrir que celui-ci était insalubre et je me suis vite rendu compte que nous étions nombreux dans ce cas. Cela m’a fait réagir. Je me suis donc présenté à la Présidence de l’ALIC avec la volonté ferme de faire changer les choses.
I. & V. : Quels moyens avez-vous du employer pour défendre les intérêts des habitants de la Noé ?
A.Z. : Nous avons tissé des liens étroits avec les habitants du quartier, participé à de nombreuses réunions et organisé des manifestations pour faire valoir nos revendications. Je me souviens notamment d’une mobilisation durant laquelle nous avions littéralement bloqué une inauguration pour attirer l’attention de l’Opievoy ! Suite à cette interpellation, le bailleur avait reconnu qu’il y avait d’importants travaux à engager dans nos immeubles et les choses avaient pu se débloquer.
I. & V. : Quel rôle la Ville a-t-elle joué dans la vie de votre association ?
A.Z. : Dès la création de l’ANRU (Ndlr : Agence Nationale de Rénovation Urbaine) en 2003, la Ville s’est engagée dans un ambitieux programme de transformation et nous avons immédiatement été associés au processus. On a commencé à faire des réunions toutes les semaines où il était question de l’intérieur des logements mais aussi de l’extérieur des bâtiments : les places de vie, les aires de jeux, les îlots de verdure… Nous faisions remonter l’avis des locataires. Nous étions aussi des relais auprès de ces derniers pour les informer sur les décisions qui étaient prises, sur les travaux à venir.
I. & V. : De grands travaux ont ensuite été engagés dans la Ville et dans le quartier. Comment ces transformations ont-elles été perçues par les habitants ?
A.Z. : Lors des premières réunions publiques, les locataires étaient assez méfiants. Nous n’aurions jamais pu imaginer que la Ville et le quartier pourraient remonter la pente à ce point-là ! Mais peu à peu, au fil des opérations, une relation de confiance s’est installée entre la Ville et les locataires, en grande partie grâce à la qualité d’écoute dont ont su faire preuve Pierre Cardo (Ndlr : maire de 1983 à 2009) puis Catherine Arenou. Nous continuons d’ailleurs à récolter les fruits de cette bonne entente, notamment à travers le projet de Cité éducative qui associe les habitants, les associations, les écoles et la municipalité autour d’une vision commune.
I. & V. : Qu’est-ce qui a changé dans le quotidien des locataires de la Noé ?
A.Z. : Il y a 20 ans, la ville affichait un nombre important d’appartements vacants alors qu’aujourd’hui, il y a une longue liste d’attente pour accéder au moindre logement ! C’est un bon indicateur de l’attractivité et de la qualité de vie offerte par notre territoire. Grâce à la rénovation urbaine, le quartier est relativement propre, nous avons des espaces verts, des commerces, des services publics, des transports, des espaces de jeux pour les enfants et chacun veut préserver ce nouveau cadre de vie ! On peut enfin dire qu’on a sorti la tête de l’eau.
Contact
Association des Locataires Intercommunautaire de Chanteloup (ALIC)
3 place de la coquille
06 21 71 25 68
Mise à jour
07/03/2023