Loris Prabel, lauréat du Concours Lépine

Loris Prabel : L’idée de Lookids m’est venue en regardant un reportage à la télévision sur le sujet des accidents domestiques infantiles. Le sujet révélait l’ampleur du phénomène avec des chiffres ahurissants : 700 000 accidents par an, dont un décès par jour. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. J’ai donc commencé à réfléchir à un système visant à aider les parents à protéger les enfants. J’en ai ensuite parlé à mon professeur Thierry Gascourt, avec qui j’ai lié une véritable relation d’amitié. Il a immédiatement été séduit par l’idée et m’a proposé de m’accompagner dans le projet. Ce fut l’acte fondateur de Lookids.

 

Loris Prabel : Dans un premier temps, Thierry Gascourt s’est chargé du développement du prototype de démonstration ; quant à moi, je me suis occupé du montage administratif du projet, tout en poursuivant mes études. À partir de là, nous avons travaillé avec plusieurs acteurs de la santé, des SAMUS et des mutuelles notamment, pour comprendre l’origine de cette accidentologie. Puis le rythme s’est considérablement accéléré avec l’inscription au concours Lépine. En quelques mois, nous avons dû boucler la conception du prototype fonctionnel, créer notre communication et gérer de nombreuses tâches administratives. Heureusement, nous sommes aussi soutenus par mon université qui nous met à disposition des étudiants, notamment en marketing. Au total, nous sommes douze à travailler sur ce projet.

 

Loris Prabel : De nombreuses innovations technologiques ont été créées pour protéger nos biens : des alarmes de maison, de voitures… Par contre, il existe très peu de produits dédiés à la protection des jeunes enfants, alors que ces derniers sont ce que nous avons de plus cher. Il fallait faire évoluer les choses, surtout au vu du nombre d’accidents.

 

Loris Prabel : Ce sont de petits boîtiers que vous pouvez installer à proximité des zones accidentogènes : plaques de cuisson, cheminées, escaliers, fenêtres, placards de produits dangereux, piscines, salles de bain... Ces boîtiers sont équipés de capteurs intelligents capables de différencier un enfant d’un adulte ou d’un animal domestique. Quand l’enfant pénètre dans la zone de danger, l’appareil produit un signal sonore et le parent reçoit immédiatement une alerte sur son smartphone. D’autres fonctionnalités peuvent également être programmées : enregistrer un message personnalisé avec sa voix ou déclencher un flash lumineux par exemple.

 

Loris Prabel : Nous avons été très surpris d’être triplement récompensés par les jurys. Nous étions venus avant tout pour échanger sur le concept pendant la foire. Maintenant, je ne vous cache pas que nous avons été très fiers et heureux de recevoir ces prix ! Cela prouve que notre idée est pertinente et qu’elle répond à un besoin réel des parents.

 

Loris Prabel : Nous cherchons actuellement à développer le produit. Nous sommes à la recherche de financement pour payer un bureau d’étude. Cela permettra d’avoir un prototype commercialisable répondant à toutes les normes. Nous visons d’abord une commercialisation en France puis, en fonction de l’engouement et du retour des personnes qui vont s’équiper du système, nous envisagerons une commercialisation plus large.

 

Loris Prabel : Il est encore un peu tôt pour définir un prix. Nous pouvons au mieux parler d’une prévision calée sur les retours que nous avons reçus de nos interlocuteurs au concours Lépine. Pour elles, le prix approprié pour un pack de démarrage, composé de la box centrale et de deux capteurs, oscillerait entre 150 € à 300 €.

 

Loris Prabel : J’ai toujours aimé bricoler, créer des maquettes et comprendre comment les systèmes fonctionnent. Le Concours international Lépine a également exercé une fascination sur moi, donc quand l’occasion s’est présentée, je n’ai pas hésité !