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Moïse, un artiste à ciel ouvert

À 28 ans, Terrence Moiselet Tessier, dit « Moïse », est un « street-artist » bien connu à Chanteloup. Avec son style unique proche de l’art moderne, le graffeur à la moustache en crocs a laissé son empreinte dans la commune.

Après avoir répondu présent lors des rencontres des cultures urbaines 2022 pour réaliser une grande fresque et partager sa passion avec les jeunes chantelouvais(es), Moïse a plus récemment mis ses coups de pinceaux au service du Phénix avec un tableau représentant le nouveau cocon de la culture « made in Chanteloup » ! Interview.

Infoloup & vous : Quand et comment avez-vous débuté le graff ?

Moïse : J’ai commencé le graff à l’âge de 15 ans, entre les cours. Surtout par intérêt pour la calligraphie et la typographie. Je dessinais déjà un peu depuis toujours mais l’intérêt pour la lettre est vraiment arrivé avec le graffiti. Très rapidement, je me suis mis à peindre à l’extérieur. J’avais, près de chez moi, plusieurs terrains sur lesquels je pouvais m’entraîner. J’avais des potes avec qui partager cette nouvelle passion, du temps à mettre làdedans... C’était parti !

I. & V. : Qu’est-ce que vous attire dans le street-art ?

Moïse : Ce qui m’attire dans le street-art, c’est d’abord le graffiti. C’est assez fou de voir à quel point il y a des dizaines de milliers de possibilités pour faire un « A », tout autant pour un « B », etc. Et puis, toutes les possibilités créatives autour de ces mêmes lettres, comment les « habiller ». Enfin, de manière générale dans le street-art, ce sont ces différentes façons d’être à la vue de tous. Et de pouvoir profiter d’un « musée » dans la rue, gratuitement. Pour tout le monde.

I. & V. : Avez-vous des thèmes de prédilection dans vos créations ?

Moïse : Les corps et la figuration en général m’intéressent. L’ensemble de mes pièces, ou presque, sont également composées de « Onelines », c’est-à-dire une ligne continue retraçant l’objet ou le corps figurant dans l’œuvre. On peut aussi dire que j’ai un goût particulier pour le lettrage. Et l’association de ces trois éléments me plaît.

I. & V. : Avez-vous des artistes qui vous inspirent ?

Moïse : Pleins d’artistes, plusieurs dizaines. Mais ce sont aussi mes amis artistes qui m’inspirent, mes proches tout court et tout ce qui m’entoure ! L’inspiration évolue constamment. Mais si je devais citer néanmoins un artiste qui m’inspire en ce moment, ce serait Juan Ruiz (@Jvan_rviz sur Instagram pour les curieux).

I. & V. : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous professionnaliser ?

Moïse : Rien ne m’a vraiment poussé à me professionnaliser. Ça s’est fait assez naturellement. J’ai fait des rencontres qui m’ont donné l’opportunité d’exposer, de me faire connaître un peu plus pour des commandes et projets. Mais, à la base, ce n’était pas prévu !

I. & V. : Avec vos créations, vous sublimez des façades, des commerces… Selon vous, le graff doit-il être pensé en fonction de son environnement ?

Moïse : Évidemment, l’environnement influe sur la création d’une pièce, que ce soit sur une toile, un mur de salon, un rideau de fer ou une façade de plusieurs centaines de mètres carré. La taille, le lieu, le contexte, tous ces éléments vont impacter la pièce que je vais proposer de créer.

I. & V. : Vous avez réalisé une œuvre pour le Phénix. Pouvez-vous nous parler un peu de cette création ?

Moïse : L’idée de la toile du Phénix était de refléter la richesse culturelle et créative de cet endroit. Nous avons rendu hommage à son architecture, entourée de mots et de formes cachées dans le fond faisant référence à la musique, l’art, la danse... C’est un lieu de partage et de création, pour tous, et surtout pour la jeunesse. Le temps de travail est de plusieurs semaines si on part du croquis d’essai jusqu’à la réalisation en peinture. J’ai utilisé de la peinture, de la bombe, du rouleau, du scotch, que ce soit pour le lettrage, le figuratif ou les textures de fond.

I. & V. : Un mot pour conclure ?

Moïse : Partage.

 

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Mise à jour
10/07/2023