Odeline Lafontant, par-dessus les haies et vers les sommets
Elle fait la fierté de Chanteloup-les-Vignes. À 16 ans, Odeline Lafontant a été sacrée vicechampionne de France junior du 400 mètres cet été. Guidée par une persévérance sans faille, la jeune athlète, dont les foulées ont été remarquées à l’école Pasteur, nourrit désormais un rêve olympique.
Saint-Étienne, samedi 19 juillet. La tension est palpable sur la piste du stade Henri Lux, où se déroule la finale du 400 mètres du Championnat de France Avenir. Avant même que le coup de pistolet ne retentisse, les observateurs le savent : chez les U18 féminines, l’or se jouera entre Chloé Simon (Ac Entente Nord Saint Denis), Angèle Podolski (Charleville-Mézières Athlétisme) et Odeline Lafontant (GPS&O - Vernouillet Athlétisme). Comme ses deux concurrentes, la jeune Chantelouvaise de tout juste 16 ans a déjà marqué les esprits la veille en signant l'un des trois meilleurs chronos des séries de qualification.
« Mon coach m’avait dit de ne pas aller trop vite sur la première course, mais j’ai battu mon record ! », s’amuse-t-elle à rappeler. Malgré le stress, Odeline repousse encore ses limites en finale. Pointant à la 5e place après les 120 premiers mètres de course, la jeune athlète tient bon et livre un final de feu pour décrocher une magnifique médaille d’argent. Son premier podium individuel sur la scène nationale. « C’était incroyable, confie-t-elle avec encore beaucoup d’émotion. J’ai compris ce jour-là que je pouvais viser haut ».
Repérée dans la cour de récré
Odeline n'a pas cherché l'athlétisme, c'est l'athlétisme qui est venu la trouver, au cœur de la cour de récréation de l’école Pasteur. « C’est ma maîtresse qui a remarqué que je courais bien et qui a conseillé à ma mère de m’inscrire à l’athlétisme », raconte la jeune fille. C’est ainsi qu’est née, presque par hasard, grâce à l’œil aiguisé d’une enseignante de la ville, cette passion et cet état d’esprit de « viser toujours plus haut ». Depuis, l’adolescente n’a cessé d’enchaîner les tours de piste. Polyvalente, elle pratique plusieurs disciplines, mais c’est sur le 400 mètres plat et le 400 mètres haies qu’elle se distingue. Odeline a commencé l’athlétisme au club d’Andrésy, avant de rejoindre l’entente intercommunal GPS&O à Vernouillet, où elle s’entraîne désormais sous la houlette de Jean-Philippe Guillot, un coach expérimenté. « Avec lui, j’ai beaucoup progressé, notamment sur les haies », souligne-t-elle.
Et même si Chanteloup-les-Vignes ne figure pas sur son dossard, Odeline porte ses racines comme une médaille. « J’ai grandi ici, j’ai toujours vécu ici. Même si je m’entraîne ailleurs, j’aime représenter ma ville. J’aimerais que l’athlétisme soit plus connu à Chanteloup. »
Entre les couloirs du lycée et de la piste
En septembre, Odeline a fait sa rentrée en classe de première au lycée Le Corbusier de Poissy. La Chantelouvaise y suit un parcours scolaire aménagé pour les sportifs grâce à la classe CHAS (Classe à Horaire Aménagé Sportive). « Je termine les cours vers 14h-15h pour avoir le temps de faire mes devoirs avant l’entraînement, détaille Odeline. Parce qu’ensuite, c’est deux heures de sport presque tous les jours ». L’esprit collectif et la persévérance, deux valeurs qu’elle a apprises sur la piste, l’accompagnent aussi dans sa vie quotidienne : « L’athlétisme m’a donné confiance en moi. J’ai compris que perdre, ce n’est pas grave, l’essentiel c’est surtout apprendre. »
Derrière chacune de ses foulées elle peut compter sur le soutien inconditionnel de sa famille. Sa mère, toujours présente sur les compétitions, filme, encourage et crie. « On n’entend plus la vidéo quand elle filme tellement elle est à fond ! », plaisante la jeune sportive. « Nous, on est fiers, répond sa mère, les yeux brillants. On l’a toujours suivie, depuis la danse et le judo jusqu’à aujourd’hui ».
Un avenir prometteur
Forte de son titre de vice-championne de France, Odeline Lafontant regarde désormais vers l’avenir avec ambition. Prochain objectif : les Championnats d’Île-de-France le 1er février, puis, pourquoi pas, les Jeux Olympiques dans 3 ans. « C’est vraiment mon rêve. Le but ultime. » En parallèle, elle souhaite poursuivre ses études, mais son cœur est déjà tourné vers la piste. « J’aimerais devenir athlète professionnelle, être sponsorisée, représenter Chanteloup et inspirer les enfants de la ville à se lancer eux aussi. »
