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Tout savoir sur le hérisson et comment le protéger
Le Hérisson est strictement protégé. Il est interdit de le tuer, de le blesser, de le transporter, de le vendre, mais aussi de le garder chez soi comme animal de compagnie, même pour le soigner. Voici un petit guide au cas où vous veniez à croiser l'une de ces petites bêtes en ville ou dans votre jardin !
Quand on parle d'espèces menacées, on pense souvent à des animaux qui vivent à des milliers de kilomètres. Or, il y en a juste à côté de chez nous, dans nos jardins. La population des hérissons en France a chuté de 70% en 20 ans.
Pourquoi faut-il les protéger ?
Le hérisson est ce que l’on appelle une « sentinelle écologique», c’est-à-dire qu’il sert d’indicateur précoce des changements d’un écosystème donné. Le hérisson révèle les problèmes d’un environnement par des signes cliniques visibles (maladies, surmortalité…), il est un peu le « lanceur d’alerte » sur la santé de nos écosystèmes mis à mal par l’agriculture intensive et l’urbanisation galopante.
Il est aussi considéré comme une espèce « parapluie », c’est-à-dire une espèce qui protège les autres espèces avec lesquelles elle partage son habitat. Grâce à la restauration de l’habitat des hérissons (haies, végétation naturelle, bocages), on améliorera l'habitat d'un grand nombre d'autres espèces, et par conséquent la biodiversité d’écosystèmes plus grands encore. Protéger les hérissons, c’est protéger l’ensemble de la biodiversité !
Le hérisson lui-même est un petit nettoyeur indispensable de la nature. Opportuniste, il mange des insectes, larves en tous genres, petits vertébrés, escargots et coléoptères, ce qui en fait l’ami du jardinier. Il régule donc naturellement les populations d’insectes et autres petits ravageurs du jardin.
Comment peut-on, nous, au quotidien, adapter notre environnement ou notre comportement pour le protéger ou au moins, ne pas le mettre en danger ?
Le hérisson vit dans les haies et les fourrés, il a besoin de feuilles mortes pour faire son nid. Or on a tendance à couper les haies, à les supprimer pour les remplacer par du grillage ou des murs… On détruit leur habitat naturel et on morcelle leur territoire en les empêchant de circuler de jardins en jardins par nos grillages et palissades. Leur laisser un petit passage au pied des grillages pour leur permettre de passer dans les jardins alentours est donc primordial. Un passage de 15x15cm suffit.
Pensons aussi à laisser les feuilles mortes au sol dans nos jardins : non seulement elles protègent et enrichissent le sol en se décomposant, mais elles fournissent les matériaux de base aux hérissons pour construire leurs nids, tout en servant de garde-manger, car beaucoup d’insectes se cachent en-dessous et s’en servent d’habitat. Replantons des haies, et surtout arrêtons d’utiliser des pesticides ou autres poisons, en particulier les fameux granulés bleus anti-limaces qui tuent de nombreux hérissons.
Enfin, on peut leur donner un petit coup de pouce en leur mettant chaque soir de l’eau fraiche dans une gamelle basse et stable, ainsi que des croquettes pour chat. Attention ! Jamais de lait, car les hérissons ne digèrent pas le lactose et cela leur cause des diarrhées mortelles. L’eau est la seule boisson à leur donner.
Si je croise un hérisson, quels sont les signes qu'il va mal ?
Un hérisson en bonne santé ne sortira la plupart du temps que la nuit (c’est un animal nocturne). On croise parfois des hérissons en journée par temps de canicule, qui dorment à l’ombre à côté de leur nid. Ceux-là retournent vite se cacher en vous entendant. Mais un hérisson vu en plein jour couché au soleil, qui ne bouge pas, avec des mouches autour de lui, c’est très mauvais signe.
D’une façon générale, un hérisson en bonne santé est alerte, il se met spontanément en boule, il a une forme bien ronde, il a les yeux noirs bien exorbités, le ventre est chaud au toucher et les selles sont marron noires bien moulées. A contrario, un hérisson malade se laisse examiner, ne se met pas en boule, il est efflanqué, de forme allongée, il a les yeux fermés ou mi-clos, enfoncés dans les orbites. Il peut avoir des croûtes sur le museau ou ailleurs, la respiration peut être laborieuse (il fait du bruit en respirant), le ventre est froid au toucher, les selles sont liquides, vertes ou glaireuses. Si vous voyez des œufs de mouches sur lui (en général près des orifices, nez, bouche, oreilles, anus…) il s’agit d’une urgence absolue, car les œufs vont éclore en quelques heures et les vers rentreront par tous les orifices et mangeront le hérisson vivant.
Que puis-je faire pour l'aider ?
Si l’animal vous semble en détresse, mettez le dans un grand carton avec une serviette dans le fond et une bouillotte (ou une petite bouteille remplie d’eau chaude et glissée dans une chaussette) et mettez une deuxième serviette sur lui pour le recouvrir. Puis contactez immédiatement un centre de sauvegarde pour la faune sauvage ou un vétérinaire pour savoir quoi faire. Un hérisson malade ou blessé tombera rapidement en hypothermie, le réchauffer en le mettant au calme le temps de savoir où l’apporter pour qu’il soit pris en charge est la meilleure option.
Les hérissons demandent des soins très spécifiques, on ne s’improvise pas soigneurs. Il faut le confier rapidement à un centre de soins pour la faune sauvage.
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Mise à jour
04/04/2024