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Myadi Chaibou-Abdallah, présidente de l'association des Comoriens de Chanteloup-les-Vignes

Myadi Chaïbou-Abdallah voit le jour sur l’archipel des Comores. Jusqu’à l’âge de 10 ans, elle grandit sur ces petits morceaux de terre plantés au milieu de l’océan, à l’entrée du canal de Mozambique. Mais ses parents aspirent à une nouvelle vie et rêvent d’Occident. En 1990, la famille s’expatrie en France et pose ses valises à Chanteloup-les-Vignes. Pour la petite fille, la rupture est brutale : un nouveau pays, une nouvelle culture, une nouvelle langue… autant de défis à relever pour parvenir à s’intégrer.

Au fil des ans, un autre mode de vie s’impose. Aidée par une nature sociable et pétillante, la jeune fille s’enracine sur un nouveau territoire, située à 8000 km de son lieu de naissance et à des années-lumière de sa culture d’origine. Inconsciemment, une nouvelle identité prend forme, quelque part entre les Comores et l’Hexagone. Les années passent… Myadi s’attache et se détache. Une ambivalence parfois mal perçue. « Une fois, se souvient-elle amusée, j’avais préparé des samossas pour des personnes de ma communauté et je me suis fait taper sur les doigts car ils n’étaient pas assez pimentés ».

"Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va"

Malgré le choc culturel, Myadi trouve sa force et sa singularité dans sa double appartenance. Incarnant un pont entre deux communautés, elle préside depuis 2011 l’association des Comoriens de Chanteloup-les-Vignes. « Je souhaite faire de cette différence une force, explique-t-elle. Pour s’intégrer, il faut se connaître et apprendre les valeurs de nos ancêtres. Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va ».

La militante part d’un constat : les jeunes Français d’origine comorienne souffrent d’un problème identitaire qui contrarie leur intégration. « D’un côté, ils rejettent la culture française car ils ne se sentent pas acceptés par la société et de l’autre, ils repoussent la culture comorienne car celle-ci leur semble lointaine, regrette-t-elle ». Il est donc capital de les réconcilier avec leurs racines, sans renier leur appartenance française.

Pour atteindre ce but, son association met en place de nombreuses actions ; par exemple, des cours de langue, de danse ou de cuisine comoriennes. Pour Myadi, la réconciliation et l’interculturalité font partie de l’ADN de Chanteloup : « Quand mon fils rentre de l’école et qu’il me dit qu’il a joué avec Charlotte, Brahim et Ryan, cela me rend fière. La diversité chantelouvaise nous permet d’être plus ouverts aux autres et de respecter toutes les différences ».  

Infos pratiques

Carte d'identité :

  • 35 ans, née aux Comores
  • 3 enfants
  • Présidente de l’association culturelle des Comoriens de Chanteloup-les-Vignes
  • Un plat : Le manioc au poisson et au lait de coco

Population comorienne à Chanteloup :

  • 43 familles
  • 190 personnes de plus de 16 ans
  • 60 personnes de moins de 16 ans
Mise à jour
20/07/2021