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Quand Chanteloup était encore un village

D’origine incertaine, le nom de la ville apparait pour la première fois en 1162, dans le texte d’une donation de terres. Il y est fait état d’un hameau nommé « Cantus Lupi », situé le long d’un chemin dit « route du Roi » qui reliait Andrésy à Triel en contournant l’Hautil en passant par la rue de l’Abreuvoir.

Situé sur la route de Dieppe et près des bois foisonnant de gibier, Chanteloup était un lieu de passage régulier des seigneurs de Saint-Germain, Poissy et Versailles. C’est peut-être la raison de la présence des fleurs de lys dans le blason de la ville.

Le hameau prend peu à peu de l’ampleur et les maisons s’érigent rue de l’Abreuvoir et du Chapitre. Une première chapelle est construite en 1444, dédiée à Saint-Roch, mais l’église actuelle est postérieure. Les Chantelouvais l’ont bâtie presqu’entièrement à leurs frais, suite à la mort d’un enfant sans baptême et de deux fidèles sans les derniers sacrements.

On peut encore lire aujourd’hui sur la plaque de l’église que la construction a commencé en 1514 et que l’édifice fut béni le 20 octobre 1518.
Toujours dédiée à Saint-Roch, elle comporte deux chapelles latérales. L’une est dédié à la Vierge, l’autre à Saint-Vincent, patron des vignerons.

De ce jour, l’activité chantelouvaise est essentiellement viticole, sur les coteaux, et maraîchère, dans la plaine. Dès le 17e siècle, la commune devient également un haut lieu d’extraction de gypse, qui sert à fabriquer du plâtre. L’exploitation de nombreuses carrières souterraines ont conduit à une situation problématique aujourd’hui, en générant l’effondrement d’anciennes galeries.

Lors des Etats généraux de 1789, les Chantelouvais demandent dans leur Cahier de doléances à être détachés de la paroisse de Triel. C’est chose faite en 1791 : Chanteloup est érigée en commune autonome.

Deux faits marquants mirent un coup d'arrêt à la production du vin à Chanteloup-Les-Vignes : l'arrivée, dans la deuxième moitié du 19e siècle du phylloxera, qui détruisit plus de la moitié des cépages, et la révolution industrielle, à la fin du 19e siècle, avec l'arrivée du chemin de fer français, qui permit au vin du sud de la France d'être acheminé sur tout le territoire français et ainsi de concurrencer le vin francilien.

Peu à peu, les vignes chantelouvaises furent remplacées par des cultures maraîchères. Chaque année, la récolte permet de mettre en bouteille plusieurs litres de vin chantelouvais.

Hormis le train, la révolution industrielle a également démocratisé l’automobile. Le 27 novembre 1898, une des premières courses de côte au monde est organisée à Chanteloup-les-Vignes.

Initiée par Paul Meyan, directeur de « La France Automobile », la course se déroule sur une distance de 1782 mètres, avec une pente allant de 6% à 10%.
Organisée tous les ans (sauf entre 1901 et 1925), la course s’arrête définitivement en 1935 en raison de trop nombreux accidents.

Chanteloup-les-Vignes fait également partie de l’histoire du cyclisme pour avoir accueilli en 1913 la première édition de la « Polymultiplée », aussi appelée « Trophée des Grimpeurs ». Cette course cycliste est la première à avoir été effectuée avec des vélos équipés de plusieurs vitesses.

Jusqu’à la fin des années 60, Chanteloup est un village de 2500 habitants.

En 1972, la construction du grand ensemble de la Noé va tout changer…

Infos pratiques

En 2003, des habitants créent l’AVIC (Association viticole chantelouvaise), pour perpétuer les traditions communales. L’association, qui compte aujourd’hui plus de 130 adhérents, a planté 780 pieds de vigne en 2008 et les entretient régulièrement.

Depuis 1998, un groupe de passionnés, réunis au sein du Comité du Centenaire, fait revivre ce glorieux passé automobile en organisant chaque année un meeting autour de cette course de côte. L’évènement réunit chaque année de nombreux side-cars, motos et voitures anciennes.

Mise à jour
19/07/2021